par Manuel Pomar
Un planisphère martel«é dans le mur à l’échelle d’une embrassade, révélant continents et nations dans la béances de la surface, trous et fissures pour les terres, surface lisse et blanche pour les océans. Non loin de là, dans la pénombre, éclairé par le bienvenue et bien nommé, néon blafard, un modèle réduit de bulldozer à monter soi même, en cours de fabrication à l’aide d’élément de placoplatre soustrait aux cimaises de l’espace d’exposition. L’absence de ces même pièces laisse des jours dans les murs, révélant l’envers du décor du dit espace d’exposition, apparaissent l’atelier, l’établi, les stocks de bois,de pièces diverses, les outils, l’indispensable au travail Artistique, la régie.
Jean Denant l’auteur de ces pièces, en plus de son aisance ludique à révéler le Monde, s’attache finement à produire une Oeuvre in situ au sens strict. Le lieu d’exposition devient ici littéralement une carrière, l’endroit où l’on prélève la matière première essentielle à la réalisation de l’Oeuvre ou l’illustration efficace du dicton «se nourrir sur la bête». L’économie de moyen poussé à son paroxysme. L’intérêt de se positionnement réside autant dans la posture économique, que physique. Ici la planisphère n’est pas seulement une image du monde, elle rappelle la présence corporelle de l’artiste, son échelle face au mur d’exposition, la distance de son corps au bâtit, l’écartement de ses bras définisse la surface de l’Oeuvre.
Imaginez celui-ci, marteau à la main confronté à la parois vierge, inscrire de mémoire la représentation plane de la Terre.
Jean Denant affirme son inscription au Monde et surtout l’inscription de l’Art et de ce que parfois il atteint, la révélation d’un globalité, par la déclaration d’une singularité.
2006
Galerie A la plage, Toulouse, Fr
Exposition monographique
Galerie A la plage